1677 - Le Roi dans Valenciennes est entré comme un foudre

1532 - LE ROI DANS VALENCIENNES EST ENTRÉ COMME UN FOUDRE

Bienvenue place des Acacias. Découvrez 12 moments d'Histoire artistiquement illustrés !

Devant vous Valenciennes prise d’assaut par le roi, 17 mars 1677
Gravure au burin de Johannes De Mare (1806-1889)
Médiathèque Simone-Veil, V-F19 DEM001

Après l’échec du siège de 1656, la ville de Valenciennes reste menacée par les troupes françaises. Le traité des Pyrénées, signé en 1659, donne à la France l’Artois, Landrecies, Avesnes-sur-Helpe et Le Quesnoy. À l’issue de la guerre de Dévolution (1667-1668), Louis XIV prend possession de Lille, Douai et Tournai. La capitale du Hainaut est maintenant une ville isolée, point avancé dans le territoire français. Naturellement, en 1672, quand éclate la guerre de Hollande, Valenciennes est une ville clé. Le Valenciennois ne devient pourtant un théâtre d’opération très actif qu’en 1676. Cette année-là, les Français prennent possession de Bouchain et de Condé.

Le 4 mars 1677, Louis XIV en personne arrive devant Valenciennes et campe au Mont-Houy. Il fait ouvrir les premières tranchées le 7 mars et le 13, l’artillerie commence à bombarder. Plus de 500 bombes par jour s’abattent sur la ville. Valenciennes, défendue par son gouverneur, le marquis de Richebourg avec 2000 fantassins et 1200 cavaliers, ne peut résister.

Le 16 mars, Louis XIV tient un conseil de guerre en présence de Louvois, ministre de la guerre, de Vauban et des maréchaux d’Humières, Schomberg, La Feuillade, Luxembourg et de Lorges. Vauban propose, contrairement à ce qui se faisait habituellement, d’attaquer de jour, car selon lui : « …les assiégés après avoir passé dans l’attente (…) une longue nuit, qu’on s’arrangerait pour leur faire laborieuse, épuisés de fatigue et tenus en éveil par le bruit infernal de l’artillerie, s’endormiraient à la venue du jour et se livreraient en pleine sécurité au repos, persuadés que, jusqu’à la nuit prochaine, il n’y aurait plus pour eux d’assaut à craindre… ». Contre l’avis des maréchaux et de Louvois, Louis XIV se rallie à cette idée et l’assaut est donné le lendemain à 9 heures du matin.

La ville est prise en à peine plus d’une demi-heure. Contrairement au siège de 1656, les possibilités de résistance de la ville sont faibles. Cela explique pourquoi Valenciennes capitule rapidement. Certains érudits, à l’instar d’Henri Caffiaux, évoquent même l’hypothèse d’une trahison. Il est vrai que la rapidité de la prise de la ville étonna les contemporains eux-mêmes. Paul Pelisson, historiographe du roi écrit : « …Nous avons cru rêver de voir prendre par force en moins de trois quarts d’heure la ville de Valenciennes, l’une des plus grandes et des mieux fortifiées de Flandre… ».

Le roi ne donne pas personnellement l’assaut et s’abstient même d’y entrer, tant la population lui est hostile. Le 18 mars, il nomme Bardo di Bardi Magalotti (1629-1705), gouverneur de Valenciennes. Ce dernier reçoit le lendemain le serment de fidélité du Magistrat, du Conseil particulier et du Grand Conseil de la ville. Le 20 mars, Louis XIV accepte les actes de capitulation. Valenciennes devient française malgré elle.

Le traité Nimègue, signé le 10 août 1678, confirme, outre la possession de Valenciennes, Cambrai, Bouchain et Condé, la souveraineté française sur la Franche-Comté, l’Artois et sur plusieurs villes de Flandres.
Valenciennes est alors privée de ses débouchés traditionnels vers la Belgique actuelle, commence alors une grave crise économique.


 

Afficher moins