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©Le site minier de Chabaud-Latour à Condé-sur-l'Escaut|Claude.waeghemacker

Le Bassin minier Nord-Pas-de-Calais Un paysage Patrimoine mondial

Le Nord-Pas de Calais offre un paysage remarquable façonné par trois siècles (XVIIIe au XXe siècle) d’extraction du charbon. Le site témoigne de la recherche du modèle de la cité ouvrière, du milieu du XIXe siècle aux années 1960, et illustre une période significative de l’histoire de l’Europe industrielle. Il informe sur les conditions de vie des mineurs et sur la solidarité ouvrière.

Les 120 000 hectares du site sont constitués de 109 biens individuels qui peuvent être des fosses (la plus vieille date de 1850), des chevalements (supportant les ascenseurs), des terrils (dont certains couvrent 90 hectares et dépassent les 140 mètres de haut), des infrastructures de transport de la houille, des gares ferroviaires, des corons et des villages de mineurs comprenant des écoles, des édifices religieux, des équipements collectifs et de santé, des bureaux de compagnies minières, des logements de cadres et châteaux de dirigeants, des hôtels de ville, etc.

Bonne découverte !

 

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©Le périmètre du Bien Inscrit|Mission Bassin Minier

Le périmètre Patrimoine mondial

La valeur universelle exceptionnelle

Plus de 1200 éléments de patrimoine minier, de qualité inégale, sont aujourd’hui recensés. Pour figurer sur la Liste, il a fallu délimiter un périmètre d’inscription porteur de la valeur universelle exceptionnelle (V.U.E). Le patrimoine a été hiérarchisé et sélectionné selon de multiples critères : intégrité, authenticité, architecture, urbanisme, histoire, géologie, géographie,diversité des paysages, état de  conservation, protection et gestion…

Au final, 25% de la totalité du patrimoine minier a été retenu.

La zone-tampon englobe quant à elle des objets et des ensembles issus de l’héritage minier qui, sans répondre aux exigences de la valeur exceptionnelle universelle, participent à l’interprétation historique et paysagère du Bassin minier.

LE PERIMETRE EN CHIFFRES

89 communes concernées par le périmètre,
124 communes avec la zone-tampon,
353 éléments pour 4 000 ha de paysages dont
17 fosses ou vestiges significatifs,
21 chevalements, 51 terrils, 54 km de cavaliers,
3 gares, 124 cités, 38 écoles et groupes
scolaires, 26 édifices religieux,
22 équipements de santé,
7 équipements collectifs divers,
3 Grands bureaux de compagnies minières…

Des paysages exceptionnels

Le Bassin minier s’est développé sur un territoire « avant-mine » essentiellement rural. Le système minier « fosse-terril-cité » s’est imposé en surface, d’est en ouest, en suivant l’orientation du gisement en sous-sol. Les fosses, les terrils, les cavaliers et les cités minières ont profondément modifié le paysage d’origine et créé de nouvelles lignes d’horizon.

Ces paysages industriels constituent aujourd’hui la signature patrimoniale du Bassin minier qui le différencie à l’échelle de la région, de la France et du monde. Loin d’être monotone, le territoire offre sur 120 kilomètres de long de nombreux paysages différents en raison de nombreuses particularités naturelles (cours d’eau, plaines, vallées, forêts…). Ainsi,la traversée du Bassin minier  propose, d’est en ouest ou du nord au sud, autant d’ambiances différentes.

 

Le saviez-vous ?

Les sites inscrits sur la Liste racontent toutes les facettes de l’histoire de l’Humanité, celle des pharaons et des empereurs comme celle des mineurs ! Ainsi entré dans la cour des grandes icônes patrimoniales mondiales, le Bassin minier côtoie désormais les Pyramides de Gizeh (Egypte), la Statue de la Liberté (Etats-Unis d’Amérique), l’Acropole d’Athènes (Grèce) ou encore la Grande Barrière de Corail (Australie) et bien d’autres encore…

Un patrimoine Universel ...

Universel… Au même titre que l’invention de l’écriture ou l’invention de l’ordinateur, les révolutions industrielles et l’industrialisation ont changé la face du monde.

Le Bassin minier raconte avec force ces bouleversements multiples et contrastés de l’histoire de l’Humanité. Et cette histoire universelle résonne profondément ailleurs dans le monde. Partout, l’Industrie et l’activité extractive ont créé de nouveaux paysages caractéristiques et, aux quatre coins du globe, se trouvent des mines et des mineurs.

... et exceptionnel !

Parmi les bassins et monuments industriels dans le monde, le Bassin minier se distingue par la présence à grande échelle d’une mono-industrie extractive, une représentation exceptionnelle et dense de toutes les facettes patrimoniales, tant techniques que sociales, et de toutes les époques de l’industrie charbonnière, et une conservation remarquable de ses paysages.

Territoire symbolique de la condition ouvrière, il est aussi l’un des lieux emblématiques de la construction européenne (CECA : communauté économique du charbon et de l’acier).

Un territoire vivant

Cadre de vie, le Bassin minier poursuit son évolution. Avec l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial, il ne s’agit pas de le figer ou de le « mettre sous cloche ». A travers cette valorisation, il s’agit bel et bien de s’appuyer sur ce patrimoine et de le promouvoir comme un facteur de fierté et de renouveau.

Cette inscription offre de belles perspectives à la fois pour la protection et la reconversion du patrimoine minier, pour une image renouvelée et attractive du Bassin minier mais aussi pour son développement social, culturel et économique. L’exploitation minière fut à la source du développement du territoire.

La reconnaissance internationale du patrimoine minier poursuit ce développement en agissant comme un accélérateur pour l’amélioration du cadre de vie, le tourisme, de nouveaux équipements culturels et bien d’autres facettes encore…

Un patrimoine minier riche et multiple

Avec ses grands sites de production et leurs chevalements, ses terrils et ses cités ouvrières, le Bassin minier présente une remarquable diversité de patrimoines hérités de l’histoire charbonnière.

Ces héritages témoignent avec force de l’intensité d’une activité industrielle sur un territoire et sur des hommes et des femmes qui, jusque dans leur quotidien, sont liés à la mine.

Le patrimoine technique du Bassin minier offre un témoignage remarquable de l’évolution de l’architecture industrielle et des techniques d’extraction aux 19e et 20e siècles.

Au fil de la découverte de nouveaux filons et de l’intensification de la production, les puits, surmontés de leurs chevalements, et les fosses se sont multipliés, reliés
entre eux par les cavaliers (chemins de fer) permettant le transport du charbon vers les lieux d’expédition : gares ferroviaires et gares d’eau. Aux abords immédiats des fosses ont été édifiés les terrils.

Les cités minières et leurs équipements collectifs constituent un patrimoine social exceptionnel.

Environ 700 cités ont été construites, il en demeure plus de 550. Sur 150 ans, l’habitat minier du Nord-Pas de Calais n’a cessé de se diversifier en raison des courants de pensée et de la circulation des idées et des pratiques chez les industriels et les architectes : depuis les corons (1800-1890) aux cités pavillonnaires (1890-1939, depuis les cités-jardins (1904-1939) aux cités modernes (1946-1970). Ces cités constituent une vitrine exceptionnelle de l’habitat ouvrier en Europe

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