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1891-1893 Le démantèlement des fortifications

Site et monument historiques ,  Classé ou inscrit (CNMHS) ,  Citadelle à Valenciennes
  • 1891-1893 - LE DÉMANTÈLEMENT DES FORTIFICATIONS

    Bienvenue place des Acacias. Découvrez 12 moments d'Histoire artistiquement illustrés !

    Devant vous : le Chantier du démantèlement, place Verte
    Vers 1891
    Archives municipales, 2 R 614


    Dès 1114, le comte de Hainaut octroie à Valenciennes une charte communale lui reconnaissant des franchises et des libertés. La ville se dote alors d’une administration communale autonome et puissante et s’entoure d’une imposante enceinte fortifiée.

    Au fil...
    1891-1893 - LE DÉMANTÈLEMENT DES FORTIFICATIONS

    Bienvenue place des Acacias. Découvrez 12 moments d'Histoire artistiquement illustrés !

    Devant vous : le Chantier du démantèlement, place Verte
    Vers 1891
    Archives municipales, 2 R 614


    Dès 1114, le comte de Hainaut octroie à Valenciennes une charte communale lui reconnaissant des franchises et des libertés. La ville se dote alors d’une administration communale autonome et puissante et s’entoure d’une imposante enceinte fortifiée.

    Au fil des siècles, ces fortifications sont considérablement améliorées par les différents princes et souverains qui régnèrent sur la ville. Ainsi, au 16e siècle, des ingénieurs italiens au service du roi d’Espagne transforment les vieilles murailles médiévales en de solides fortifications bastionnées. Après la conquête de Valenciennes par les armées de Louis XIV en 1677, l’ingénieur du roi Vauban, améliore encore ce système défensif et fait de Valenciennes un élément majeur de la barrière de places fortes du nord du royaume appelé le Pré carré. Les fortifications font leurs preuves une dernière fois en 1793 quand la résistance de la ville permit de retarder l’avancée des troupes des monarchies étrangères coalisées contre la jeune République française.

    Au cours du 19e siècle, l’enceinte fortifiée continue d’être modernisée et entretenue par la direction régionale du génie militaire de Lille, mais la Ville n’a aucun pouvoir de décision sur les travaux à mener et doit se soumettre à des réglementations strictes en matière d’aménagement du territoire.

    Peu à peu, avec le formidable développement économique de la Révolution industrielle, notamment avec l’exploitation des mines de charbon et la métallurgie, ces imposants murs de briques et de pierres sont devenus un réel handicap pour la prospérité de la ville.

    Le démantèlement, décidé en 1890, débute l’année suivante. Il est confié simultanément à quatre entrepreneurs différents afin d’accélérer l’opération. Ces travaux pharaoniques sont ainsi achevés en trois ans. Le chantier alors occupe 150 à 200 ouvriers travaillant en moyenne 8 heures par jour, 6 jours sur 7.
    Plus de 150 hectares de terrains sont ainsi libérés, laissant libre cours aux projets d’agrandissement de la ville. Les premiers travaux d’aménagement consistent à créer deux canaux de décharge sous les boulevards pour dévier une partie des eaux de l’Escaut et de la Rhonelle et ainsi réduire considérablement les risques d’inondation.

    Afin d’encadrer la future extension de la ville et organiser le nouvel espace urbain, une série de rues rectilignes s’entrecroisent et sont connectées aux boulevards qui entourent le centre-ville. Les nouveaux terrains ainsi quadrillés sont vendus pour rembourser le coût des travaux et une partie d’entre eux est cédée gratuitement à la Ville par l’Armée, propriétaire des fortifications, pour y créer des bâtiments et des espaces publics.

    Rapidement, après la fin des aménagements de nombreuses maisons bourgeoises viennent embellir les boulevards permettant aux propriétaires de montrer leurs richesses et aux architectes de mettre en avant leur savoir-faire.