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©Place St Nicolas

Un élève brillant attaché à son collège

Henri Wallon a commencé ses études au collège de Valenciennes (actuelle Médiathèque Simone-Veil) entre 1825 et 1830, avant d’intégrer le lycée de Douai puis l’École normale supérieure de Paris en 1831.

College Vers 1864College Vers 1864
©Photographie du collège municipal, vers 1864 Médiathèque Simone-Veil

Le registre de distribution des prix aux élèves le 16 août 1830 nous montre à quel point Henri Wallon est un élève brillant. Outre le 1er prix des élèves externes en « religion et bonne conduite », il obtient le 1er prix en algèbre et géométrie, en discours latin, en discours français, en version latine et en version grecque.

En 1846, Henri Wallon est nommé professeur suppléant d’histoire moderne à la faculté des Lettres de Paris. Dans sa leçon d’ouverture, il décrit sa vision de l’histoire et de son enseignement : « L’indépendance est le droit de l’enseignement ; celui qui en est chargé, à quelque titre que ce soit, tout faibles que soient ses moyens, a pour premier devoir de ne pas le laisser prescrire. »

En 1848, Henri Wallon adresse un exemplaire de son livre Histoire de l’esclavage dans l’Antiquité à la ville de Valenciennes avec cette dédicace qui restera valable toute sa vie : « À la ville de Valenciennes, reconnaissance et dévouement filial ». L’ouvrage est accompagné d’une lettre datée du 5 septembre 1848 : « Permettez-moi d’user de votre entremise pour faire hommage à la ville de Valenciennes d’un exemplaire de l’ouvrage que je viens de terminer. C’est dans son collège que j’ai commencé et presque achevé mon cours classique. C’est à elle que je me plais de rapporter la première impulsion des études dont je lui offre un faible tribut (…) »

L’œuvre littéraire d’Henri Wallon est importante et ses sujets de recherche nombreux : l’esclavage (il fut secrétaire de la commission pour l’abolition de l’esclavage en 1848), Jeanne d’Arc, Saint-Louis ou encore la Révolution française. À chaque parution d’un nouvel ouvrage, il n’oublie jamais d’en faire parvenir un exemplaire à la bibliothèque de Valenciennes. Ces ouvrages dédicacés sont aujourd’hui conservés dans les collections patrimoniales de la Médiathèque.

En 1860, lors de l’édition du catalogue des manuscrits qui y sont conservés, Wallon s’en fait le promoteur afin que « tous ceux qui s’occupent de littérature et d’histoire rendent grâces à la ville de Valenciennes de la magnificence avec laquelle elle vient […] de mettre à leur connaissance les documents précieux qu’elle possède ».

Le 25 mars 1866, l’imprimeur Jules Prignet publie dans le journal l’Impartial un article dans lequel il appelle de ses vœux la création d’une association des anciens élèves du collège de Valenciennes. L’idée est accueillie avec enthousiasme par de nombreux « anciens » du collège dont Henri Wallon qui écrit à Jules Prignet : « J’adopte de tout mon cœur votre projet (…). Je serai heureux de me rattacher par un lien de plus à la maison où j’ai fait mes études et dont je garderai toujours le souvenir ».

 

Le 10 novembre 1875, Henri Wallon, alors ministre de l’Instruction publique, est très fier de signer le décret transformant « son » collège en lycée. Cette décision permet à l’établissement de bénéficier de plus de moyens de l’État et d’améliorer la qualité de ses enseignements. Une vaste campagne de travaux est alors lancée permettant d’accroitre considérablement les capacités d’accueil de l’établissement et d’améliorer le confort pour les élèves.

Malheureusement, une grande partie du bâtiment est ravagée par un incendie le 29 décembre 1908. La Municipalité décide alors de reconstruire le lycée à l’extérieur du centre-ville. La bibliothèque municipale, située dans le bâtiment du 18e siècle côté rue est préservée des flammes. Elle sera progressivement agrandie, d’abord par la construction d’une nouvelle aile en 1932 puis par la création de la verrière et l’aménagement de la cour intérieure en grand hall en 1994.