Né le 23 décembre 1812 rue des Carmes Déchaussés, Henri-Alexandre Wallon est issu de la petite bourgeoisie valenciennoise. Sa mère, Fébronie Caffiaux (1781-1874), lui a transmis sa grande piété, ainsi que le goût des arts et de la musique. Son père, Martin-Alexandre Wallon (1783-1849), quant à lui athée et influencé par les idées républicaines, était adjoint du commissaire des guerres jusqu’à la fin du Premier Empire, puis directeur des messageries Laffite, Caillard et Cie. Le jeune Henri-Alexandre fut donc marqué par la double influence de ce couple antinomique et pourtant uni.
Bien que vivant à Paris dès 1831, Henri Wallon ne cesse, grâce à ses réseaux politiques et littéraires, de promouvoir Valenciennes et d’aider à la concrétisation de nombreux projets tels que le développement du tramway ou le démantèlement des remparts. Les archives municipales de Valenciennes conservent de nombreuses lettres autographes dans lesquelles transparait son attachement indéfectible à sa ville natale et à ses habitants.
Véritable ambassadeur de Valenciennes auprès des gouvernements successifs, il défend les intérêts de la Ville pour les grands projets structurants tels que le développement du tramway ou le démantèlement des remparts mais aussi pour des « petites affaires » du quotidien. En 1850, ayant reçu l’atlas Voyage en Abyssinie avec plusieurs dizaines de planches manquantes, le maire de Valenciennes demande à Henri Wallon de se renseigner. Celui-ci mène alors une véritable enquête en se rendant notamment au dépôt des cartes du ministère de la Marine afin d’identifier le responsable d’« un fait si grave ».

Il ne ménage pas sa peine lors de la création de la caisse de retraite des employés municipaux. Entre mars 1884 et novembre 1885, date de la signature du décret ministériel, il multiplie les visites au ministère de l’Intérieur et au Conseil d’État afin d’aboutir à une issue favorable et informe très régulièrement Amédée Bultot, maire de Valenciennes, de l’avancement du dossier. Cela illustre bien la méthode d’Henri Wallon mêlant discrétion, ténacité et pugnacité. C’est ce qui lui permet de faire voter l’amendement le 30 janvier 1875 qui fait de lui le « père de la République ».


Jusqu’à sa mort le 13 novembre 1904, bien que sénateur inamovible et donc sans circonscription, Henri Wallon s’est considéré comme un élu de Valenciennes. En 1902, alors âgé de 90 ans, il fait part de sa surprise à son ami Alfred Girard de ne pas faire partie d’une délégation de représentants du Nord reçue à l’Élysée : « Mon cher collègue, […] J’ai vu par les journaux que le Président de la République reçoit le préfet et la députation du Nord aujourd’hui même, mais l’heure n’était pas indiquée et je n’ai reçu moi-même aucun avis. Parce que je suis sur la liste des inamovibles me tient-on comme étranger au Nord ? Si vous êtes averti de l’heure, dites-le à mon domestique qui vous porte ma lettre et je me rendrai de mon côté à l’Élysée… »