Lycee WallonLycee Wallon
©Lycee Wallon

Le lycée Henri-Wallon

Le 29 décembre 1908, un incendie ravage une grande partie du bâtiment de l’ancien collège municipal où Henri Wallon fit ses études.

Un vif débat agite alors le Conseil municipal. D’un côté, les partisans de la tradition et du respect du passé qui tiennent absolument à ce que le lycée demeure dans le cœur de la ville ; en face les partisans de la modernité architecturale favorables à une nouvelle construction sur les boulevards récemment aménagés après le démantèlement des fortifications.

Favorable à cette deuxième option, M. Lauwereyns, conseiller municipal, avance ses arguments : « Le lycée transporté dans un autre lieu, ce sera l’air, la lumière et le soleil répandu à profusion, ce sera des classes spacieuses et largement éclairées ; ce sera des études mises à l’abri du vacarme de la rue (…) ce sera enfin des cours vastes et ensoleillées dans lesquels nos enfants pourront s’ébattre et respirer l’air purificateur nécessaire à leurs jeunes poumons ».

Le 8 juillet 1909, le Conseil municipal décide de construire le nouveau lycée à l’angle de l’avenue des Flandres [actuelle avenue du Maréchal Leclerc] et du boulevard Froissart. Le projet est confié à l’architecte municipal Paul Dusart, cousin de la famille Wallon. Les plans sont validés par décret du ministre de l’Instruction publique le 16 décembre 1910 et les travaux commencent rapidement. Le bâtiment est inauguré en 1914, quelques mois avant l’Occupation allemande.

Plan Du Lycee 1911 Plan Du Lycee 1911
©Plan général du lycée par Paul Dusart, 1911 (Archives municipales de Valenciennes, 2 R)

Concernant le nom à attribuer à l’établissement, le Conseil d’administration du lycée dans sa délibération du 26 novembre 1913 estime à l’unanimité : « qu’il ne peut être fait un meilleur choix comme parrainage d’un établissement d’Instruction et acclame le nom de Henri Wallon ».

Le 5 décembre 1913, le Conseil municipal valide ce choix. Le nouveau lycée sera désormais appelé « Lycée Henri-Wallon ».

À l’issue du vote, Jules Giard, conseiller municipal, prend alors la parole en tant que membre de la famille Wallon (son fils, René Giard a épousé la petite fille d’Henri Wallon, Pauline Rivière) : « J’espère que ce nom ne sera pas une simple étiquette, un motif banal d’ornement pour la façade (…). Élèves et professeurs trouveront dans les exemples du grand universitaire le stimulant de l’exemple. Il était non seulement un savant et un homme de bien, c’était avant tout un grand catholique qui ne sacrifia rien de ses convictions et fut toujours un vrai libéral ».

Un autre conseiller, M. Derudder ajoute : « Je m’enorgueillis d’avoir, dans cette assemblée, pour collègue mon ami Jules Giard et je le félicite d’appartenir à une famille qui a si bien mérité de Valenciennes… Il n’est pas facile d’arriver au relief de la célébrité dans une ville comme Valenciennes où les gloires ne se comptent pas. » « Jusqu’ici, nous avions un lycée gigantesque ; maintenant nous aurons un grand lycée, s’il répond au prestige de son nom ».

 

Le 6 décembre 1913, le fils d’Henri Wallon, Étienne Wallon, exprime alors toute sa gratitude au maire de Valenciennes :

« Je vous demande, Monsieur le Maire, de vouloir bien être mon interprète et celui de notre famille auprès du Conseil municipal, en lui disant combien nous sommes heureux et reconnaissants du vote qu’il vient d’émettre. […] Cet hommage rendu par la ville de Valenciennes à la mémoire d’un de ses plus fidèles et plus pieux enfants nous est à tous singulièrement précieux. Il ne peut, en ce qui me concerne, qu’augmenter encore mon attachement et ma gratitude pour une ville que mon père et ma mère m’avaient tous deux appris à aimer ».

Le nom de « Lycée Henri-Wallon » fut définitivement entériné par décret ministériel le 27 janvier 1914.